La pandémie COVID-19 bouleverse nos repères à bien des niveaux de notre société et peut être perçue comme hors normes et hors temps.
Sans oublier bien évidemment les aspects sanitaires, cette crise est un véritable levier pour les entreprises pour envisager de nouvelles approches du travail et transformer leurs pratiques managériales.
Notre vulnérabilité, notre agilité et notre capacité d’être dans l’action sont des piliers importants pour pérenniser nos apprentissages de cette crise, créer des perspectives et développer notre performance.
Je me souviens de ce lundi 16 mars 2020. A ce moment-là, j’étais à la tête d’une équipe de 30 collaborateurs. Sur le trajet me conduisant à mon bureau, je savais que je serais amenée, sans détours, à quitter mes repères, mes croyances et ma très relative routine de manager. Quelques respirations plus tard, j’ai mis la tête et les deux pieds dans une nouvelle réalité apprivoisée avec un sentiment d’appréhension et une certaine excitation à saisir ce qui s’ouvrait ici comme une magnifique opportunité de se réinventer.
Mon vécu et expériences de manager durant cette pandémie m’ont amené à me questionner sur mes principaux apprentissages et je vous les partage ici.
Ma vulnérabilité : l’accepter et la transformer en énergie
Faire tomber ses propres barrières, admettre ses doutes, ses limites, et accepter ses erreurs peut constituer un pas important pour construire un (nouveau) mode de management. S’autoriser à être vulnérable, composante de notre intelligence émotionnelle, est un atout indéniable pour avancer dans l’incertitude. Cette fragilité humanise notre rôle de manager, à un effet rassembleur et libère de l’énergie pour embarquer son équipe et entreprendre. L’acceptation de notre vulnérabilité constitue un moteur de créativité et de recherche de solutions nous poussant à ouvrir tous les champs des possibles.
Mes actions : Prendre en main son futur
Si il y a bien une chose que nous pouvons maîtriser dans cette crise, comme dans les autres d’ailleurs, c’est ce que nous décidons d’entreprendre individuellement et collectivement pour développer nos solutions de (sur)vie. L’incertitude crée un besoin fort de certitude. En tant que manager, la seule certitude que nous pouvons apporter est notre volonté d’agir, d’aller de l’avant avec nos intuitions sans attendre d’avoir tout en main pour engager des actions. Nos actions sont des « petites » initiatives, des expérimentations permettant de voir comment notre environnement réagit et des nouvelles pratiques, des modifications plus importantes. Tout cela avec le seul objectif de construire son futur en étant l’acteur principal.
Mon agilité : de la théorie à la pratique
Bien avant cette pandémie, nous parlions d’agilité, notion plutôt floue et difficile à définir, à transférer dans notre quotidien et à évaluer. Aujourd’hui, l’agilité prend tout son sens, tant dans notre environnement professionnel mais que notre vie de tous les jours.
En référence à différentes définitions, l’agilité est notre habileté (souplesse et aisance) physique et mentale à s’adapter rapidement au milieu dans lequel nous évoluons, dans des contextes difficiles et changeants. Cette pandémie est bien tout cela non ?
Bien qu’elle ne soit pas évidente à mettre en œuvre, notre capacité à adapter nos modes de pensées et d’actions constitue une force indéniable pour évoluer dans une crise et devient une « norme » dont nous ne pourrons plus nous passer.
Qu’on le veuille ou non, cette pandémie aura mis de travers nos croyances et obligé à repenser nos modèles de fonctionnement de manière plus que significative. Nos pratiques « traditionnelles » ont été mises à l’épreuve. Nous avons expérimenté un nouveau type de management, de fonctionnement et de mode de pensée. Je parle au passé comme si cela était de l’histoire ancienne. Et bien non, il s’agit bien du présent et du futur. Le défi réside maintenant dans notre capacité à capitaliser ces apprentissages, les intégrer au quotidien et nous transformer durablement.